Parlons pipi ! (C’est quoi, du pipi ? Comment ça marche la vessie ?)
Quoi ? Il y a matière à écrire sur l’urine ? Et comment ! Vous n’imaginez pas le nombre de questions qu’il est possible de poser en rapport avec le pipi… Et la quantité d’information que cela m’apporte pour mieux comprendre la situation et donc aider ma clientèle. Oui, oui, en rééducation périnéale et pelvienne, on parle pipi (et beaucoup, à part de ça !).
Commençons par une question simple ; qu’esssé que c’est, du pipi ? Un liquide, bon nombre d’entre-vous me dirons. Quelques-uns ajouterons que c’est un déchet du corps. C’est une bonne base, mais c’est beaucoup plus que ça. L’urine est majoritairement composé d’eau (95%) et de déchets de l’organisme (5%), principalement de l’urée. Et ne vous trompez pas, il est bien important de maintenir ces proportions. Il est donc plus juste de dire que l’urine, c’est 5% de déchet du corps. Mais pourquoi si peu de déchet et autant d’eau ? Si le corps en a décidé ainsi (une fichtrement belle machine, le corps humain, soit-dit en passant !), c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. Prenons le cas d’une personne déshydratée. Chez cette personne desséchée, le corps enverra moins d’eau dans l’urine pour le même volume de déchets (si ce n’est pour plus de déchet… mais ça, c’est un autre sujet) à éliminer… En d’autres mots, l’urine sera plus concentrée. Si cette situation devient chronique, l’urine sera plus irritante pour la vessie et l’urètre. Une urine plus concentrée est connue comme étant un facteur de risque pour l’hyperactivité vésicale (ah tiens ! il est justement paru un article là -dessus en janvier… Quand la vessie se rebelle). Une personne déshydratée urinera aussi une moins grande quantité d’urine par jour, ce qui la rend aussi à risque d’infections urinaires.
Maintenant qu’on sait c’est quoi, qui sait comment on fait pipi ? Allons ensemble dans les dessous de la chose. Faire pipi, c’est inné. On n’a même pas pris notre première bouffée d’air qu’on a une centaine de mictions à notre actif. Certains bébés vont même choisir de faire un pompier dans les rideaux d’hôpital avant de lancer leur premier vagissement. (Histoire vraie, mon neveu est de ceux-là !) C’est un arc réflexe bien simple qui régule le tout. On compte deux rôles à la vessie ; stocker l’urine et évacuer l’urine. Allons-y d’un beau petit schéma pour expliquer le tout.
Dans la phase de stockage de l’urine (le joli dessin de gauche), la vessie se remplie. Le muscle qui entoure la vessie (scientifiquement appelé détrusor) est relâché pour permettre l’expansion du ballon. À l’inverse, les sphincters urétraux (muscles qui entourent l’urètre) sont contractés pour maintenir l’urine dans la vessie et prévenir la fuite d’urine.
Dans la phase d’évacuation de l’urine (le joli dessin de droite), la vessie se vide. Le muscle qui entoure la vessie (on se rappelle ? Travaillons notre mémoire court terme. Bravo ! Le détrusor !) se contracte pour faire pression sur la vessie et aider à sa vidange. À l’inverse, les sphincters se relâchent pour permettre à l’urine de s’écouler dans l’urètre et ensuite hors de notre corps.
Super ! On sait comment on stocke et on sait comment on évacue. Mais peut-être que quelques-uns d’entre vous se pose la question sur le comment on passe d’un état à l’autre ? Chez le bébé qui n’a pas connaissance de la chose, le plus simplement du monde. Comme je le disais plus haut, c’est un arc réflexe inné. La vessie compte des capteurs dans sa paroi qui perçoivent l’étirement au fur et à mesure qu’elle se remplit. Quand l’intensité de l’étirement correspond à une vessie pleine, l’information est envoyée au cerveau qui prendra alors la décision d’activer la vidange. Vous voyez ? Simple comme tout !
Les choses se compliquent quand on décide d’y mêler notre volonté (ou manque de volonté chez le jeune de 2-3 ans, mais ça, c’est une autre histoire !) de contrôler le circuit de neurones. Faut bien s’affranchir des couches un jour ! (Voir mon article du mois de février La femme et l’industrie de la couche). Et il n’est pas toujours socialement souhaitable d’uriner immédiatement au moment où la vessie informe le cerveau qu’elle est pleine… Nous apprenons donc à devenir conscient de l’information reçue de la part de la vessie (elle est pleine !) et à empêcher le réflexe du cerveau de vidanger la vessie pour ensuite l’activer volontairement au moment que l’on juge opportun. Ça nous laisse donc le délai nécessaire pour prendre congé de notre activité du moment (attend un peu mon Loup, maman va aller faire pipi !) et de trouver un endroit approprié à la vidange de la vessie (généralement, la toilette).
Mais comme pas mal tout dans le corps humain, il est possible de briser l’homéostasie et de « scraper » comme il faut la patente. Je pique votre curiosité ? Faudra user de patience et attendre un autre de mes blogues à sortir prochainement (Quand la vessie déraille). Désolée si je vous laisse sur votre appétit !
Un aspect de votre pipi vous trouble ? Vous contrôlez mal ou pas peu votre miction ou votre retenue ? La vidange est difficile ? Restez à l’affût, la restauration de votre usine à pipi bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !